Chevalier
Au temps ancien de la courtoisie, l’offrande était un plaisir, celui d’honorer la personne rencontrée, en lui déposant beautés et richesses de sa contrée à ses pieds.
Joyaux et merveilles furent apportés, autant qu’une myriade d’objet, d’animaux et distractions pour l’humain, qui pratiquait la diversité.
Les épées gravées, incrustées de matériaux rares et précieux, travaillées par les Maîtres de la fusion et du couperet, données en présent au plus grand, au plus puissant.
La magie s’opère à la friction du tranchant d’une épée, sur une autre lame d’un métal aussi bien réalisée.
Une étincelle jaillit qui m’émerveille autant qu’elle me ravit, signe d’un rugissant duel sur le pré entre deux guerriers.
Une pièce unique, apportée par un ami plus qu’un disciple, pour mon plaisir et le sien de croiser nos fers par un jour de tonnerre, pour nos désirs coordonnés et celui d’une belle dulcinée, promise depuis sa naissance pour une grande destinée.
Autrefois les enfants naissaient pour devenir guerrier, marquise, comtesse, duchesse à son Altesse. Lignées tracées par la noblesse du nom de sa maison, maintes fois défendue par le tranchant d’une épée, qui luit dans la nuit après un combat sanglant.
Ces lames portent en elles plus que le souvenir de fratricides batailles.
Une force se transmet à mon corps lorsque sur lui je lisse son coupant, chaleur et passion me parcourent l’échine, enflamment le cœur d’une forte ardeur, celle même qui vivait dans l’âme de mes ancêtres chevaliers.
Lors du dernier souffle, le corps se flétrit mais l’esprit lui s’enfuit, puis s’installe dans celui qui suit, sans jamais disparaître à jamais.
L’être se construit sans ressembler à autrui, puis l’âge venu sa destinée il vit, se demandant parfois pourquoi dans son sommeil lames et guerriers reviennent ainsi.
Pourquoi il ne peut s’en écarter, comme promis depuis qu’il est né, à une autre vie que celle qu’il avait tracée.
Je ne suis pas Templier, ni Croisé.
Le symbole gravé dans ma chevalière est simple et unique, il lie mon âme aux valeurs qui sont miennes, celles d’ancêtres passés de Maître à Chevalier.