Les Mondaines
De soirées professionnelles en soirées mondaines la limite est bien fine, lorsque le carnet de commande doit se remplir avant le début de la matinée.
Dans une époque pas si lointaine, les contrats se signaient sur un sofa, dans une alcôve en tenue déshabillée en bonne compagnie aux coupes de bulles dorées.
La plupart des étudiants passaient encore leur éducation sur les bancs d’une école, à obéir à quelques douces maitresses, la mienne s’est passée de réception en cocktail pour de la représentation professionnelle entouré de belles déesses.
En ce temps la concurrence était rude, un petit plus était courant pour encourager les directeurs des achats, les motiver à garnir les bons de commande, permettre aux commerciaux de finir l’année en bande autour d’un banquet.
Compétent en multiples activités, de bouche à oreille j’étais invité à organiser, quelques soirées autour de petites bulles dorées.
J’arrivais avant tout le monde pour préparer le matériel, qu’il soit prêt à fonctionner pour une petite démonstration. Puis les belles de nuit prenaient place sur les tabourets le long du comptoir.
Elles rajustaient leur maquillage, lustraient leurs cuirs cirés.
Le premier regard est important, il doit capturer l’attention, faire monter la tentation sans empêcher la réflexion pour réaliser une simple addition, permettre à ma démonstration de bien se dérouler.
Tout était permis sans peu de limite, seule contrainte la discrétion. Rien ni personne ne devait savoir, même si bien d’entres eux s’en doutaient, en faisant tout autant.
Un statut-quo entre gentlemen’s dans la grande distribution.
Le petit arrangement se terminait tard dans la nuit, pouvait s’étendre au petit matin en un autre lieu plus prisé des libertins.
Le champagne coulait à grands flots, finissait par rasade au fond des gosiers.