Sexe Boat
Une croisière exploration en arctique, ne se déroule jamais comme le programme prévu, escale remplacée, fjord embouteillé, retard dans l’arrivée du brise-glaces, pour ne pas finir comme Sir John Franklin, prisonnier de la banquise nordique.
Un petit univers à lui tout seul, l’Austral est le frère jumeau du Boréal et du Soléal, seule la couleur extérieure change, jusqu’à 280 passagers à son bord, qui n’est pas aussi long et large que les mastodontes des océans.
La marina à la poupe, permet l’accostage de zodiac et petits bateaux, permet une approche presque au ras de l’eau, un ours polaire pourrait facilement s’inviter à bord, venir déguster des hors d’œuvres avant de délecter d’un gigot entier.
La hantise des voiliers et quelques embarcations croisant dans les environs, celle de la rencontre avec un ours curieux ou affamé, parfois les deux, attiré par le fumet d’un bon déjeuner.
La position statique permet l’abordage, une surveillance permanente est conseillée, évitant la surprise au lever, l’impossibilité de l’évacuer sans le blesser, ni devoir l’amadouer, pour ne pas devenir son repas au déjeuner.
Microcosme bien compressé, où les trahisons vont bon train, comme les ragots, les mensonges y sont fréquents, les arnaqueurs sont du voyage avec leur baratin et brochure alléchante.
Je ne pensais pas croiser en cette latitude, un antiquaire qui promotionnait son affaire, à en faire avec les passagers, proposant mobilier et décoration sur un support dématérialisé.
Un autre se vantait à qui voulait l’entendre, qu’il était le pilote et garde du corps de star, photos à l’appui sur son téléphone portable, lui vendait autre chose que ses belles paroles.
Il faudrait parfois faire le tri, parmi ceux qui souhaitent embarquer, mais comment savoir qui fait quoi, qui monte à bord et pourquoi.
Un malotru, a bien failli passer par-dessus le bord, importunant plusieurs passagères, par son langage vulgaire et son haleine chargée.
Un autre ressemblant à celui du « Bureau des Légendes », se cachait du public au dernier pont, téléphonant chaque soir comme pour faire son rapport.
Sans oublier les aventures sentimentales, érotiques à très exotiques, où les couples se forment autrement, pour un soir, une semaine à toute la vie.
Séances érotiques, lubriques, un peu sado, beaucoup maso, où les voyeurs changent de place, devant l’insistance d’une maîtresse, qui n’est pas montée à bord, uniquement pour caresser les petites fesses.
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Un navire est comme une cage, vous ne pouvez en partir, tant que la passerelle sur le quai n’est pas déployée. Sauter dans une eau infestée de prédateurs aquatiques, n’est pas conseillé, surtout si elle est presque gelée.
Vivre avec une dominatrice qui n’accepte pas la contradiction, peut devenir une partie de plaisir, si le désir survient du soir au matin, commençant par un doux baiser, finissant au bout d’une laisse, nu au rouge fessier.
A bord des navires de croisière exploration, Il y a de la matière pour tout roman, tout écrivain, il suffit d’écouter, de regarder et de mettre au travail le stylo dans sa main.