Grise est la nuit - Mes cris dans la nuit

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Les Cris dans la Nuit
Chris La Nuit
Adulte + 18 ans, majeur, sans tutelle
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Les Cris dans la Nuit
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Nuits Grises

La porte de la Chapelle est bien vide cette nuit, une armée pourrait traverser Paris, sans que personne ne le sache.

Je remonte le boulevard en direction de Stalingrad.

Belle soirée un peu trop arrosée, à l’avenir je ne glisserais que de l’eau glacée dans mon gosier.

J’aime rouler dans la capitale ainsi, sans chauffard ni un bruit.

Une paire de phares coupe le brouillard, à une bonne centaine de mètre de ma calandre arrière, puis une autre paire roule en parallèle de la première, étrange attitude à cette heure de la nuit, encore deux qui souhaitent faire la course dans Paris.

Une sirène résonne dans ma tête, lorsqu’une des deux autos tamponne mon pare-choc arrière, la deuxième passe sur mon flanc droit et tente de me faire dévier vers un autre endroit.

Que veulent ces deux chauffeurs, s’amuser ou bien me projeter sur une structure pour m’y écraser.

Quitte à froisser de la toile, les leurs se joindront aux miennes en fusion à froid.

J’accélère, brûle plusieurs feux au rouge, la proximité d’un gyrophare policier serait le bienvenu.

Rien, personne dehors tout le monde dort.

Auto tamponne à gauche, à droite, puis comme par enchantement disparaissent au prochain carrefour, comme si tout cela n’avait fait que voyager dans ma tête.

Qui fait resurgir le souvenir de celui croisé derrière la porte Gentilly, en rentrant d’une amusante soirée.

Je roulais tranquillement sur une petite route de la commune de Cachan, lorsqu’un individu arme au poing me fait signe de m’arrêter, je freine puis repars pour l’écraser, il hurle « Police, arrêtez-vous ».

Le canon de son arme pointé dans ma direction, il me donne l’ordre de descendre de mon véhicule, difficile de faire la fine bouche, il y a une limite qu’il ne faut pas franchir.

Cet individu continue son verbiage, m’invectivant méchamment, à cela je lui réponds que je ne peux faire la différence entre lui et un malfrat des rues ainsi vêtu.

Il regarde son avant bras qui est dépourvu de son brassard professionnel.

Il se radoucit, se confond en excuse, sort son brassard Police et le passe, puis m’informe qu’il me relâche, car je ne corresponds pas à la description d’un véhicule en fuite après braquage.

Il prévient ses collègues par talkie-walkie pour me laisser traverser.

La nuit tous les chats sont gris, les canons aussi.
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