Une Folle Vie
Ecrire pour faire ressentir le vécu est ardu.
Impossible de transcrire l’émotion et les sensations lors d’un choc à fortes déflagrations.
Je me rappelle de la glissade, puis de l’envolée, l’écrasement de la carrosserie qui s’est pliée, le crissement de la tôle, du châssis qui s’est faussé, du rebond pour se fracasser contre le mur qui a bloqué mon véhicule, l’empêchant de finir au bas de la falaise un jour d’été.
Une invitation pour une soirée, juste pour le vernissage d’un jeune artiste peintre, me fait rencontrer une femme de plus du double de mon âge, qui me trouve bien sage de ne pas l’aborder, ne pas vouloir ici la défeuiller.
Elle s’avance vers moi, mais je ne bouge pas, elle pose ses mains sur ma poitrine, qui lui semble différente d’une masculine, puis me contourne pour tâter le fessier, étrange attitude que voilà.
Le changement de genre impose un rythme différent, pourtant ma main est guidée par une force insistante, qui l’oblige à en modifier sa conduite, amenant l’esprit hors des limites qu’il ne voulait franchir, pour sur le papier poser ce qui gronde et vit en lui.
Jouer sans connaitre, il me faut plusieurs rendez-vous avant de m’ouvrir partiellement, seule une union peut m’ouvrir complètement à devenir le soumis-esclave de mon épouse, Maîtresse au lit et dans la vie.
Affecté au service des transmissions de cette base secrète, enterrée par 80 mètres de profondeur, il m’arrive de perdre la notion du temps.
Une base aérienne particulière qui ne dispose d’aucun avion ni aérodrome, seul un hélicoptère peut tenter de se poser au centre du terrain de sport, si les vents et les courants d’air le permettent.
La proximité de Taverny, permet de rejoindre rapidement Paris, pour retrouver ma compagne du moment et quelques-uns de mes amis.
Anna, Michel et moi, avons passé de bons moments, au Parc Floral de Vincennes, des sourires qui ne cachaient pas les désirs de chacun, main sur le cœur, sur les reins, pour finir sur les seins de celle à notre bien-être commun.
Les vitrines éclairées des rues d’Amsterdam, Anna et Michel en bouche à bouche, rigolant de voir me débattre verbalement avec un vendeur du quartier, qui tentait de fourbir sa marchandise alors que seul un « Château-Margaux 1986» pouvait me contenter.
Chez Anna et Michel, quartier Roublot de Fontenay sous bois, seuls dans la maison à trier des photos, paisibles et sereins, Anna m’embrassant goulûment sous le regard de Michel son mari, qui était ravi de la scène, pensant que rien ne pourrait nous séparer.
Hildesheim en novembre 1997, gambadant en trio dans la vieille ville, rigolant et s’amusant comme des enfants, à se promettre mille plaisirs pour ne pas dépérir.
Publié aux Editions Vérone