Les Marques
Plus les années passent, plus la pensée se tasse, les souvenirs se cassent.
La peau vieillit, laissant apparaître les marques du passé, celles oubliées par trop de jeux enragés.
Depuis peu, une ombre se dessine sur mon avant-bras droit, faisant revenir un sombre souvenir, du tréfonds de mon esprit, où il devait rester enfouit à jamais.
Cette marque est celle d’une morsure, faite par mon irréelle rousse italienne, bien en chair lorsqu’elle a planté ses crocs dans la mienne.
Tout comme mon dos et mes fesses, où elle a œuvré comme une tigresse, à marquer mon esprit pour toujours, sans plus pouvoir oublier son visage, son rire ni son regard.
Marques profondes qui ont agressé Isabelle, lors de notre premier rendez-vous dans un lieu prisé de la capitale.
Stupéfaite par tant d’acharnement et profondeur des sillons, tracés par des lanières de cuir et griffes acérés de ma précédente prêtresse, qui passait de l’état calme à celui sauvage .
Les massages pratiqués par ma nouvelle Maîtresse, attendrirent un moment mon épiderme, le temps d’atténuer le passage de la précédente, pour ensuite laisser les siennes moins ravageuses mais tout aussi puissantes.
Autres surprises vont apparaître sur mon ventre et ma poitrine. Une de celles connues, a joué sur moi avec ses lames, tranchantes et coupantes, pour me faire crier la nuit venue.
Les souvenirs remontent à la surface, liés aux signes jadis inscrits sur ma peau dorée.
J’aime toujours les lames, celles de mes épées, sans désirer me faire couper par autres plus effilées.