"À peine entré, tu refermes tes bras autour de moi, tu m'enserres et me presses contre toi, ta bouche et ton nez à l'affût de mon parfum dans mon cou, dans mes cheveux. Déjà ton désir, impérieux, roide, contre mon ventre. Tu m'entraînes -oui, vite, vite mon amour-, m'ouvres, m'écartèles et m'envahis, tu t'immerges et te noies dans mes moiteurs chaudes et soyeuses de femme amoureuse. Nos êtres se soudent, se confondent, s'épousent. Ton corps, lourd sur le mien, prisonnier de ton poids et de tes coups de rein, de tes senteurs exhalées, de nos sueurs et nos sucs mêlés. Nos noces amoureuses se célèbrent à souffle que veux-tu, nous entraînant inexorablement vers la déflagration de notre commune béatitude. Reconnaissants, mes yeux cherchent alors les tiens pour te dire sans parole combien je t'aime, film muet dont nous sommes les deux seuls acteurs et les deux uniques spectateurs. En l'espace de cette seconde d'éternité, nous saisissons ensemble l'insaisissable substance de notre délirante passion, de sa victoire quand jaillit ton plaisir et que je t'offre le mien. C'est de ma jouissance exacerbée que naît la tienne, après que je t'ai tant mis à mal, Dame vénérée, sublimée et aimée de toi. Toute l'énergie que je déploie pour te faire endurer les sévices que tu espères n'est étayée que de mon amour, pour t'enrober, t'affranchir et te libérer, repousser tes limites, en Maîtresse asservie à ton abandon, esclave et captive de ton abnégation. "

IRIS A FLEUR D'O Julie-Anne de Sée, éditions Elixyria Pic : Guerrière, Arantza Sestayo